Voyage d'étude HOE 2025

Du 31 mars au 4 avril 2025, les étudiant·es de deuxième année de la filière Hydraulique, Ouvrages et Environnement (HOE) de Grenoble INP - Ense³, accompagné·es de leurs enseignant·es, ont participé à un voyage d’étude consacré aux enjeux contemporains de l’eau. Contrairement aux années précédentes où les destinations les emmenaient dans diverses régions françaises, l’édition 2025 s’est concentrée sur des installations situées à proximité de Grenoble, permettant d’explorer la richesse hydraulique et technique du territoire alpin et rhodanien et limitant ainsi l’impact environnemental du voyage.

Dès le premier jour du voyage, la nature était au cœur des réflexions avec la visite du chantier de renaturation de la Morge à Voiron. Sur ce petit affluent de l’Isère, longtemps contraint par les aménagements industriels, un ambitieux projet a permis de redonner à un tronçon du cours d’eau un tracé plus naturel, favorisant à la fois la biodiversité et la résilience aux crues. Techniques de génie végétal, gestion des berges, travaux à sec et matériaux biosourcés ont été au programme d’une visite très concrète, animée par les acteurs du projet.
 

La suite de la semaine a plongé les étudiant·es dans des réalisations de grande ampleur. À Grenoble, ils ont visité le chantier du Rondeau, vaste opération d’aménagement de la rocade sud qui allie modernisation routière, infrastructures souterraines, gestion des eaux pluviales et mobilités douces. Ce projet complexe illustre parfaitement les défis posés par l’intégration de l’hydraulique dans un tissu urbain dense et vivant. La tranchée couverte, les bassins d’assainissement enterrés et la future passerelle cyclable ont permis d’aborder les questions de conception, de sécurité et d’impact environnemental.

Les étudiant·es ont ensuite été accueilli·es au laboratoire d’essais hydrauliques d’Artelia, situé à Pont-de-Claix. Ce centre d’expérimentation, presque unique en son genre, permet de modéliser à échelle réduite des phénomènes complexes en hydraulique fluviale, urbaine et maritime. Grâce aux témoignages d’ingénieur·es et ancien·nes élèves de l’école, les étudiant·es ont découvert les coulisses de la conception de maquettes physiques, utilisées lorsqu’une simulation numérique seule ne suffit pas. Plusieurs modèles ont été présentés : un canal à houle reproduisant le comportement d’un caisson de digue, un aménagement de protection littorale avec accropodes, ou encore des ouvrages fluviaux comme la brèche de Neyron ou un barrage sur l’Indus. Ces maquettes permettent de visualiser les écoulements, mesurer les franchissements de vagues, étudier le transport sédimentaire et affiner les choix techniques avant la réalisation d’ouvrages réels.

La station d’épuration Aquapole, traitant les eaux usées de toute l’agglomération grenobloise, leur a également ouvert ses portes. Les étudiant·es y ont observé le chemin de l’eau, de son entrée brute jusqu’à sa restitution au milieu naturel, en passant par des étapes de traitement physique et biologique, de déshydratation des boues et de valorisation énergétique. Ce site a permis d’appréhender les enjeux de l’assainissement à grande échelle, dans un contexte de transition écologique.

Le point d’orgue de cette semaine fut la visite de la centrale hydroélectrique de Cusset à Villeurbanne, site historique au cœur du patrimoine industriel de la vallée du Rhône. Mis en service à la fin du XIXe siècle, cet aménagement « au fil de l’eau », alimenté par le canal de Jonage, reste aujourd’hui un acteur majeur de la production d’énergie renouvelable. Les étudiant·es ont découvert les groupes Kaplan, les dispositifs de sécurité hydraulique, la gestion des crues, mais aussi des techniques innovantes comme la détection des fuites dans les digues par fibre optique. La complexité du système, de la digue à l’émissaire, a été abordée avec une précision technique et une passion communicative de la part des intervenants d’EDF.
 

Tout au long de la semaine, les visites ont été ponctuées d’échanges riches avec des ingénieur·es, technicien·nes, responsables de projet ou encore ancien·nes élèves de la filière, permettant d’appréhender les réalités du terrain et les perspectives du métier. Cette immersion dans des projets variés, de l’échelle locale à l’échelle régionale, a offert une vision globale des enjeux contemporains liés à l’eau : adaptation climatique, gestion durable des ressources, renforcement de la sécurité des ouvrages et résilience des territoires.

Ce voyage d’étude 2025 restera comme une étape marquante dans la formation des futur·es ingénieur·es HOE : une semaine dense, instructive et inspirante, qui ancre les savoirs dans le concret et nourrit l’engagement pour un aménagement respectueux des milieux et des sociétés.