Mon objectif était de partir à l'étranger. Pendant ma première année, j'ai appris que de nombreux élèves voulaient partir à l'étranger en troisième année et que les places étaient limitées. Certains regrettaient de ne pas pouvoir partir.
Partir en deuxième année a l'avantage de pouvoir suivre la spécialisation de Ense³ en dernière année (ce pour quoi j'ai choisi cette école d'ingénieur). En deuxième année, on effectue l'année complète à l'étranger, donc on peut voir toutes les saisons (c'est notable en Norvège! On ne voit pas que la nuit !).
Partir en troisième année permet d'avoir un double diplôme en restant 3 semestres à l'étranger mais on peut également ne rester que six mois.
Je suis donc partie en deuxième année en jugeant que le double diplôme sur un CV n'est pas un « gros plus ».
Depuis que je suis petite, j'ai eu l'occasion de faire de nombreux voyages en famille à l'étranger en été (Canada, Australie, États-Unis, Europe). J'ai acquis l'envie de découvrir d'autres cultures... Malheureusement la langue est souvent un obstacle à la communication. Je voulais donc partir pour améliorer mon anglais. Pourquoi ne pas aller en Angleterre ? Je ne connaissais pas du tout les pays scandinaves et étant passionnée de ski de fond, ils m'ont attirés. C'est le cadre naturel montagneux de Trondheim (Norvège) qui m'a décidé.
La langue, un problème ?
Au début, j'ai eu un peu de mal à me remémorer le vocabulaire de la vie courante. Je venais de faire mon stage en Allemagne donc je parlais allemand et non anglais.
Mais après une semaine, ça allait déjà mieux. L' « orientation week » (semaine d'intégration) permet de rencontrer beaucoup d'étudiants du monde entier et de créer quelques relations !
Tous les livres scolaires sont en anglais. Je lis et comprends donc plus aisément l'anglais maintenant. J'ai également amélioré la fluidité de la langue mais il me reste à enrichir mon vocabulaire.
Une petite remarque : j'ai fait le choix de me focaliser sur l'anglais au premier semestre donc je ne me suis guère améliorée en norvégien. J'ai juste assisté à des « cours de survie », ce qui était très bien pour avoir les bases en grammaire...
Le choix des cours et la méthode d'apprentissage ?
Je me suis rendue compte que choisir ses cours n'est pas une chose facile !!!
Il faut attendre de connaître les horaires et réussir à coordonner les heures de cours, exercices, travaux pratiques sans trop de chevauchements ! Ne pas oublier non plus de vérifier les horaires des examens pour ne pas en avoir deux le même jour ! Enfin pas de panique, des arrangements sont toujours possibles avec les professeurs !
Je trouve cela aussi très intéressant de pouvoir étudier avec une autre méthode d'apprentissage ! Quelquefois je me suis fait la réflexion qu'en France, on veut toucher à trop de sujets en même temps sans aller assez en profondeur pour pouvoir comprendre et retenir correctement. Ce qui me plaît ici c'est que c'est à nous de lire et nous documenter pour bien comprendre afin de résoudre les exercices (parfois obligatoires à rendre pour pouvoir se présenter à l'examen). Par ce moyen, je pense que j'acquiers des connaissances plus solides.
Côté administration, accueil, ma vie ?
L'accueil par l'école était assez bien organisé. La semaine d'intégration permet de faire connaissance avec des étudiants de toute la planète.
Pour rentrer en contact avec les norvégiens, c'est toutefois plus délicat.
Je vis en colocation avec trois norvégiens. Au départ, ils semblaient assez froids : ils sursautaient en me voyant, s'éclipsaient dans leur chambre sans dire un mot. Mais après avoir organisé quelques dîners et autres activités avec eux, ils apparaissent plutôt gentils. Bien sûr, je me dois de nuancer, car comme partout il y a des exceptions : certains norvégiens aiment parler, discuter...
Au niveau des papiers administratifs, il ne faut pas être pressé ! En arrivant, j'ai dû m'enregistrer au bureau de Police pour avoir un permis de résidence (obligatoire si on reste plus de trois mois). En août, il y a beaucoup d'étrangers qui arrivent et qui doivent effectuer la même procédure. Faire la queue pendant une matinée au bureau de Police est normal ! En théorie, le permis de résidence est envoyé dans les deux semaines après l'enregistrement, mais j'ai attendu presque deux mois. Ensuite j'ai enfin pu aller m'enregistrer au « bureau du peuple » (Folkeregister) (obligatoire si on reste plus de six mois). Et là j'ai reçu mon « ID-number » dans les deux semaines suivantes, ce qui m'a permis d'ouvrir un compte bancaire sur place !
Ce n'est pas le meilleur moment à vivre mais je pense que c'est bien de se rendre compte que tout n'est pas toujours si facile !
Au niveau de ma vie ici, j'aime bien la découverte d'autres cultures avec leurs habitudes culinaires, leurs loisirs, l'histoire de leurs pays... Et puis, la Norvège est un très vaste pays réservant des paysages merveilleux (avec ses fjords).
J'aime le sport et la nature, et je profite du club de l'école qui permet de découvrir la mode norvégienne : partir passer son week-end dans un petit refuge privé en montagne sans eau, sans électricité... Je crois que c'est le meilleur moyen pour prendre du recul sur le monde dans lequel on vit : internet, électricité... tout est si facile!
Mon bilan
La Norvège est un pays magnifique pour ceux qui aiment la nature, les beaux paysages, les montagnes...
Partir à l'étranger est une expérience très enrichissante que j'encourage tout le monde à vivre.
Cela permet de prendre du recul sur notre choix d'études et déterminer plus nettement notre avenir. Être confronté à d'autres cultures, modes de vie permet de relativiser ou remettre en questions nos jugements, nos a priori.
Bref, après une telle aventure, on gagne en maturité et en autonomie !
Tout cela est possible grâce à la communication, la curiosité ! J'encourage donc tout le monde à ne pas rester uniquement entre français, ce qui est souvent la solution de facilité !
Aurélie Veynandt
Erasmus à NTNU (Trondheim en Norvège) en 2ème année
Mars 2009